La culture des diètes, c’est-à-dire la croyance qu’il faut atteindre la minceur à tout prix, s’exprime par diverses croyances et différents mythes. Dans le quotidien, vous aurez peut-être observé qu’on la voit un peu partout : dans des publicités, dans nos échanges avec les gens, à la télé, dans notre désir de faire du sport et, aussi, à l’épicerie. Vous ne l’aviez peut-être pas remarqué, mais la culture des diètes peut bel et bien s'immiscer dans les décisions que vous prenez lorsque vous faites vos courses, et ce n’est pas toujours pour le mieux. Heureusement, c’est possible de le reconnaître et de modifier vos comportements.
La culture des diètes entretient la croyance qu’il y a de « bons » et de « mauvais » aliments. Généralement, ces catégories sont basées uniquement sur l’aspect nutritionnel de l’aliment comme le contenu en sel, en sucre, en gras... À l’épicerie, ceci peut se traduire par des comportements. Par exemple, vous avez peut-être pris l’habitude de scruter le tableau de valeur nutritive et la liste d’ingrédients des produits pour vous assurer de choisir un « bon » produit. Vous pourriez aussi acheter de « bons » aliments, même si vous ne les aimez pas vraiment. Enfin, vous vous interdisez peut-être d’acheter de « mauvais » aliments même si vous les aimez beaucoup. Toutefois, saviez-vous qu’aucun aliment à lui seul ne peut vous faire prendre ou perdre du poids? En effet, ils ont tous leur place dans une alimentation équilibrée. L’important est de miser sur la variété au lieu de viser la perfection qui vient souvent avec son lot de culpabilité.
Les aliments contiennent des nutriments, oui, mais ils répondent aussi à d’autres besoins qui sont également importants à considérer. Certains aliments peuvent avoir un aspect nostalgique ou respecter certaines de vos valeurs ou votre budget. Certains peuvent se préparer plus rapidement, avoir une durée de conservation plus longue ou encore être faciles à consommer sur le pouce. Ils peuvent aussi être simplement réconfortants et délicieux au goût! Bref, ils peuvent être catégorisés de plusieurs façons et répondre à une variété de besoins.
Quand on fait l’épicerie, on gagne à considérer l’ensemble de nos besoins et de nos envies, pas seulement l’impact supposé d’un aliment sur notre corps ou notre poids. En optant pour une vision plus globale, on s’éloigne de la culture des diètes et des effets moins agréables qui viennent avec : culpabilité, surconsommation des aliments « interdits », désintéressement ou même dégoût envers les aliments « permis », relation négative avec l’alimentation, stress…
La prochaine fois que vous faites votre liste d’épicerie, je vous invite donc à réfléchir à l’ensemble des besoins et des envies que vous (et votre famille) aurez pour les jours à venir. De cette façon, votre corps sera nourri, vos papilles satisfaites, et faire votre épicerie sera moins anxiogène. Qui sait, vous oublierez peut-être même la culture des diètes dans le stationnement en partant…
Détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en nutrition de l’Université de Montréal, Marjolaine est clinicienne depuis 2018. Au fil de ses formations, elle s’est spécialisée en troubles du comportement alimentaire et relation troublée avec la nourriture. Elle rencontre donc régulièrement des gens dans sa pratique privée pour les aider à rétablir un rapport plus sain et doux avec l’alimentation. En parallèle à sa pratique privée, Marjolaine a créé le blogue LesPiedsDansLesPlats en 2017. Sur ses réseaux sociaux, elle attaque différents mythes et croyances sur la culture des diètes, aborde avec humour l’alimentation intuitive et propose du contenu éducatif et ludique sur la nutrition et l’alimentation. Ce projet lui a également permis de participer à différentes initiatives dans les médias et en télécommunication.
« Je refuse de me réveiller à 78 ans et de réaliser que j’ai passé ma vie à calculer ce que je mangeais. Vous? »
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